N° 50 Renault: les voitures qui sortiront de l'usine Flins seront bientôt toutes d'occasion
Dernière mise à jour : 17 déc. 2020
27/11/2020
Renault a dévoilé ce mercredi son projet pour l'usine de Flins, qui ne produira plus de voitures neuves en 2024 mais se concentrera dans l'économie circulaire, la recherche sur le recyclage et le rétrofit. Après "Renaul’ution", "Re-factory". Luca De Meo continue de prendre ses marques chez Renault et d’apporter sa patte dans la relance de l’entreprise, même sur les projets qu’il n’a pas initiés. Ce mercredi, le nouveau directeur général de la marque au Losange a dévoilé devant les salariés de l’usine de Flins (Yvelines) le projet pour transformer leur usine d’assemblage de véhicules en une usine dédiée à l’économie circulaire, une annonce faite par Jean-Dominique Sénard en mai dernier, dans le cadre du plan d’économie de 2 milliards d’euros.

La production de la Zoé prendra fin en 2024 à Flins "La RE-FACTORY est un nouveau souffle pour Renault, ses salariés et pour l’ensemble du dynamisme du territoire", a déclaré dans un communiqué Jean-Dominique Senard, Président du conseil d’administration du Groupe Renault.
Nous avons eu l'occasion de regarder la réalité en face, sachant que la lucidité est la première des sagesses et que nous savons tous que le statu quo n'est plus possible aujourd'hui pour Flins, a souligné Jean-Dominique Senard au cours d’une conférence de presse en visio. Il faut donc réinventer Flins, on est là pour sauver Flins". D’ici 2030, ce plan Re-factory doit permettre à 3000 salariés Renault de travailler à Flins, un objectif qui pourrait être atteint plus tôt, a précisé Luca De Meo, et sans compter les intérimaires. Actuellement, de source syndicale, 3400 salariés travaillent sur le site, intérimaires compris. Mais en 2030, contrairement à cette année où 90.000 Zoé et 35.000 Micra vont être assemblées, les salariés ne produiront plus de voitures neuves. Entre 2021 et 2024, la production de la citadine électrique Zoé va se réduire.
En parallèle, quatre autres activités vont se développer avec "un large réseau de partenaires multisectoriels (start-ups, partenaires académiques grands groupes, collectivités locales…). "Ce sera un système ouvert, on s'attend à ce que d'autres entreprises viennent nous aider à réinventer pas seulement le site, mais à pousser dans le domaine de l'économie circulaire qui est un secteur en très forte croissance", poursurit Luca De Meo. Reprendre les activités de Choisy-le-Roi Dès l’an prochain, Flins va notamment accueillir les activités jusqu’à présent réalisées sur le site de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), condamné à la fermeture, soit l’utilisation de matériaux recyclés et de pièces de réemploi, et la mise en place d’un "approvisionnement de pièces et matières en boucles courtes". Une activité de recherche va aussi être développée sur le site, pour imaginer l’économie circulaire de demain. Flins va également développer une autre activité sur la seconde vie des batteries, comme le stockage, mais aussi des recherches sur les nouvelles énergies comme le stockage de l’hydrogène.
S’il ne fabriquera plus de voitures neuves, à partir de l'été prochain, Flins va bientôt reconditionner des véhicules d’occasion, avec un objectif de 100.000 voitures remises en état chaque année d’ici 2030. De quoi prendre encore plus de parts dans un marché 2,5 à 3 fois plus important que le neuf. Il y aura une demande de véhicules d'occasion de grande qualité, avec un nouveau segment dans le véhicule d'occasion qu'on appelle "comme neuf", comme dans l'aéronautique ou un avion après 10 ans de service revient en usine pour faire un cycle", précise Luca De Meo. Une autre manière pour lui de sortir des questions de valeur résiduelle, une donnée importante qui fait chuter fortement la valeur des véhicules après 2 à 3 ans. Dans le reconditionnement des voitures d'occasion, Renault compte s'adresser à des professionnels, pour faire évoluer leurs flottes qu'ils rendront à des loueurs longue durée. Renault compte aussi s’appuyer sur sa plateforme d’autopartage Zity pour développer cette activité.
Renault se lance dans le rétrofit Autre nouveauté: Renault se lance dans le "rétrofit", soit l’art de transformer des véhicules thermiques plus ou moins récentes en voitures électriques. Cette offre ne sera au départ pas proposée à des particuliers. Renault n’a pas détaillé quels modèles seront concernés, mais les véhicules seront plutôt récents, et destinées à des flottes d'entreprises.. Renault reprend ici maison des activités développées jusqu’à présent par des outsiders, comme Aramis Auto pour le reconditionnement de l’occasion ou des startups comme Ian Motion pour le retrofit. Plutôt que laisser d’autres créer de la valeur sur des objets qu’il a produits, le constructeur compte lui-même récupérer cette manne financière en développement.
Des perspectives à long terme et quelques inquiétudes Toute cette stratégie fait écho aux pistes lancées par Luca De Meo en septembre, avec notamment l’objectif de réaliser 25% du chiffre d’affaires du groupe en dehors de l’automobile pure. De source interne, l'implication de Luca De Meo dans la transformation de Flins, après une première visite en juillet, semble entrainer la confiance des salariés. "C'est un proj