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N°76- Prolongation des réacteurs nucléaires : l’ASN lance sa consultation

Dernière mise à jour : 22 déc. 2020


lun 7 Déc 2020

Jeudi 3 décembre, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a lancé sa consultation nationale sur la prolongation des réacteurs nucléaires. Les plus anciennes centrales nucléaires françaises pourront allonger leur durée d’activité. Mais l’ASN énonce de nouvelles conditions. EDF devra les respecter pour avoir le feu vert de l’ASN.


Consultation nationale sur la prolongation des réacteurs nucléaires Les réacteurs nucléaires français pourront-ils continuer à fonctionner après 40 ans ? C’est en effet la piste envisagée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. L’ASN a rendu public, le 3 décembre dernier, son projet de décision. Il concerne la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires de 900 MW. Le parc nucléaire français en compte 32 qui vont prochainement arriver au terme de leur durée de vie. La démarche de l’ASN porte sur 16 d’entre eux. Pour l’instant il ne s’agit que d’un projet de décision, et pas d’une décision ferme et définitive. Le projet vient d’être mis en consultation. Il est accessible sur le site internet de l’ASN jusqu’au 15 janvier 2021, avec le détail des dispositions. Le projet de décision précise : “L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MW pour les dix ans suivant leur quatrième examen périodique.” Le texte ajoute que, malgré cette décision globale, l’ASN examinera séparément la prolongation des différents réacteurs nucléaires. Chaque réacteur fera l’objet d’un réexamen périodique individuel, et ce jusqu’à 2031. L’ASN précise aussi qu’EDF devra réaliser de nouvelles “améliorations majeures de sûreté” sur les réacteurs concernés.

Des “améliorations majeures de sûreté” sur les réacteurs nucléaires En matière de sûreté, l’ASN souhaite que les réacteurs de 900 MW répondent à l’avenir au même cahier des charges que le réacteur de nouvelle génération EPR. Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN, a précisé que “la mise en place des modifications correspondant aux plus forts enjeux de sûreté doit être une priorité pour EDF”. Selon lui, il s’agit d’une condition indispensable “pour donner du sens à la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MW”. Dans le détail, EDF devra présenter chaque année, le 31 décembre au plus tard, la liste des actions mises en oeuvre en cours d’année pour respecter les prescriptions et les échéances décidées par l’ASN. EDF devra aussi présenter une programmation détaillée des futures actions à effectuer, pour une validation de la part de l’ASN. Dans l’esprit de l’ASN, il s’agit non seulement de vérifier la conformité des installations, mais aussi de maîtriser leur vieillissement.

L’ASN dresse une liste de travaux pour EDF Pour répondre aux attentes de l’ASN, EDF devra compléter son programme d’essais de sûreté par de nouveaux tests. Ils viseront à vérifier le fonctionnement du système d’alimentation de secours des générateurs de vapeur ainsi que des groupes électrogènes de secours. L’ASN exige également des essais pour vérifier l’efficacité des solutions de secours en cas de perte totale du système de ventilation des locaux qui abritent les équipements électriques. De plus, EDF devra vérifier les caractéristiques hydrauliques des pompes du système d’aspersion d’eau dans l’enceinte de confinement. Ce test en particulier devra être effectué en simulation d’accident. L’avis dévoile tout une partie consacrée aux risques climatiques liés aux épisodes caniculaires. Depuis quelques années déjà, EDF a établi des améliorations de ces infrastructures dans ce sens. L’ASN dresse également une liste de travaux et de replacements de matériels à effectuer dans les prochaines années. Il liste dans le détail les réacteurs nucléaires concernés et les échéances données à EDF.