N°232Transformer sa voiture thermique en voiture électrique, c'est possible avec le rétrofit
Passer à l'électrique sans changer de véhicule : c'est ce que proposent certains professionnels de l'automobile avec le procédé du "rétrofit", encouragé par l'État et ses primes.

Plutôt que d’acheter une (souvent coûteuse) voiture électrique neuve, pourquoi ne pas opter pour la conversion de votre voiture thermique ? (©Phoenix Mobility)
Vous souhaitez passer à l’électrique mais vous refusez de laisser partir votre vieille voiture ? Vous voulez opter pour un mode de transport plus propre mais vous hésitez à investir dans une voiture neuve ? Sachez qu’il existe un compromis, qui s’appelle le rétrofit.
Autorisé par la loi depuis avril 2020, le principe est simple : il s’agit de transformer votre véhicule thermique en véhicule électrique en changeant son moteur. Comment ça marche ? Combien ça coûte ? Est-ce que c’est fiable ? Voici en quoi consiste ce procédé.
De l’essence ou du diesel à l’électrique
« Rétrofiter » son véhicule signifie, en version simplifiée, remplacer le moteur thermique (essence ou diesel) d’un véhicule par un moteur électrique alimenté par batteries ou par piles à combustibles.
Concrètement, une fois le véhicule déposé en atelier spécialisé ou dans un garage partenaire, les éléments liés au fonctionnement motopropulseur (bougies, moteur, pot d’échappement, réservoirs, etc.) sont retirés, explique Aymeric Libeau, fondateur de l’entreprise de rétrofit Transition-One. Les éléments relevant de l’électrique (les batteries et le moteur) sont ensuite intégrés à la voiture.
Selon le type de véhicule, le temps de transformation peut prendre de quelques heures à plusieurs jours. Une fois que tout est en place, il faut encore tester le véhicule pour voir si les normes sont respectées et que le rétrofit est effectif. Si tout est bon, vous pouvez récupérer votre véhicule fraîchement électrique.
Réduire son empreinte écologique
L’objectif du rétrofit s’inscrit pleinement dans la transition écologique, puisqu’il s’agit de réduire son empreinte atmosphérique en allégeant ses émissions de CO2 et de particules fines. Et comme la voiture ne consomme plus de pétrole, on préserve les (maigres) réserves mondiales en énergie fossile.
Cette idée de mobilité propre peut comprendre aussi une écoconception, « afin qu’il n’y ait pas d’émissions de CO2 dans la production de nos produits », poursuit Aymeric Libeau. « Et convertir, ça évite la production d’une voiture », renchérit Wadie Maaninou, le cofondateur de la start-up Phoenix Mobility, spécialisée dans le rétrofit des voitures utilitaires.
Si la voiture est écologique mais est fabriquée en Chine puis rapatriée en France, ça n'a pas de sens... Aymeric LibeauTransition-One
Du « rétrofit raisonnable jusqu’au bout »
Quant aux pièces retirées de la voiture thermique, là aussi, on reste sur du « rétrofit raisonnable ». Les composants appartenant d’abord au propriétaire du véhicule, c’est dans son droit de les récupérer s’il le désire. « S’il n’en veut pas, il peut nous les laisser pour qu’on les revalorise », souligne Wadie Maaninou.
Sinon, « ce qu’on extrait de la voiture, on va soit le mettre dans la filière de remploi (en le réutilisant par exemple pour une voiture incompatible au rétrofit car demandant une autonomie en kilomètres trop importantes), soit le faire reconditionner, soit le faire fondre pour récupérer la matière pour recyclage », cite Aymeric Libeau.
Même chose côté électrique. Une fois trop vieilles, les batteries peuvent être réutilisées, ailleurs dans le secteur automobile mais aussi en dehors, par exemple