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N°185-«La voiture ancienne, une image d’insouciance»


Pour Stéphane Wimez, responsable d’une société de restauration de véhicules, la conversion à l’électrique d’anciens modèles rassure les utilisateurs.

Passionné d’automobiles anciennes et ex-salarié de Renault, Stéphane Wimez est le responsable de R-Fit Vintage, société spécialisée dans la restauration de véhicules anciens qui convertit des voitures de collection en électrique.


Pourquoi Renault décide-t-il de relancer la Renault 4, en version électrique ? La tendance du vintage est très présente depuis des années dans tous les domaines : mobilier, vêtements, etc. Dans un contexte d’incertitude, c’est souvent plus rassurant de se remémorer des temps où on était en situation de confort. La voiture ancienne est plébiscitée parce qu’elle véhicule cette image «de belle époque», d’insouciance. Relancer la 4L dans ce contexte me semble très pertinent. Des précédents existent, BMW avec la Mini, ou l’actuel patron de Renault, lorsqu’il était chez Fiat, qui avait relancé la Fiat 500 avec le succès que l’on connaît. La F500 vient d’ailleurs de passer électrique.

Ne pouvait-on pas s’attendre à un nouveau design pour la gamme électrique de Renault ? La plus-value de la Renault 4, c’est son côté rassurant. Elle est pratique, urbaine avec un côté couteau suisse. L’idée est de conserver l’ADN de la 4L, de préserver sa bouille sympathique propre au véhicule de l’époque. Notre lien fort avec cette voiture tient à sa face avant très expressive, à ses deux grands phares semblables à des yeux d’enfant et à son large «sourire». C’est une voiture joyeuse avec une ligne rondouillarde qui a un capital sympathie très fort. La nouveauté du modèle qui sera présenté par Renault jeudi vient du mode de propulsion électrique qui a le vent en poupe. En 2020, l’automobile traditionnelle a un peu marqué le pas, alors que l’électrique a fortement progressé : beaucoup de mesures ont été prises à l’échelle du gouvernement et des collectivités pour accompagner la transition électrique des usagers et rendre ces voitures accessibles financièrement, car elles coûtent assez cher, compte tenu du prix des batteries. Les gens sont beaucoup moins effrayés qu’ils ne l’étaient par la technologie il y a encore cinq ans, car ils sont mieux informés. Il y a de plus en plus de véhicules qui arrivent sur le marché. Le gouvernement a annoncé qu’on trouverait 100 000 points de recharge sur le territoire fin 2021. En termes de part de marché, l’électrique progresse aussi, une grande partie des nouveaux articles automobiles sont électriques, et tous les grands constructeurs sont en train d’électrifier leur gamme. Faudra-t-il forcément basculer vers l’électrique pour préserver un certain patrimoine automobile ? Notre métier traditionnel, c’est la restauration de véhicules anciens et la fabrication de pièces détachées. On a pris le virage électrique, car nous voyons bien que les nouvelles générations ne sont plus dans la possession, mais dans l’usage. Donc si nous voulons continuer à voir circuler sur nos routes des véhicules anciens comme la 4L ou la 2CV, il faut accepter de les transformer un peu et de leur donner cette touche électrique. C’est ce qu’on appelle le «rétrofit» : la conversion de véhicule ancien en électrique. C’est autorisé en France depuis avril 2020. Nous avons l’intention de nous attaquer très rapidement à la R4 pour qu’elle soit toujours sur nos routes dans les années à venir.


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