N°143 -POLLUTION -Gros V.E. les particules fines risquent de représenter la première source!
POLLUTION - Dangereuses pour la santé, les particules fines risquent de représenter d'ici peu la première source d’émissions atmosphériques de particules liées au trafic routier, devant les gaz d’échappement, rapporte un rapport de l'OCDE.
L'usure des freins, des pneus et des revêtements routiers pourrait bientôt représenter la première source d’émissions atmosphériques de particules liées au trafic routier, et ce devant les gaz d’échappement, alerte l'OCDE dans un rapport publié lundi 7 décembre. Alors que l'émergence des véhicules électriques tend en effet à faire diminuer la quantité de particules rejetées via les gaz d’échappement, l'augmentation du trafic routier et le poids croissant des véhicules, eux, produisent l'effet inverse. Selon les auteurs du rapport, qui regrettent que le problème soit "ignoré" par les autorités, la masse de ces particules fines liées aux frottements mécaniques des freins et des pneus va augmenter de 53,5% d’ici 2030.

Les voitures électriques parfois plus émettrices que les véhicules thermiques
La mise en circulation croissante de véhicules électriques et à hydrogène est indéniablement une bonne nouvelle concernant la problématique de la pollution de l'air, ces véhicules n'émettant pas de CO2 à l'usage. Pour autant, elle ne mettra pas fin à l'émission des particules fines dans l'air, avertit l'OCDE. Le problème pourrait même s'accentuer sans la mise en place de politiques publiques adéquates, car si les véhicules électriques légers, à faible autonomie, rejettent entre 11 et 13% de PM2.5 (particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) de moins que les véhicules thermiques de même catégorie, les véhicules électriques dotés de lourdes batteries qui leur donne une grande autonomie affichent des émissions de PM2.5 de 3 à 8 % plus élevées que les véhicules classiques.
"En l'absence de politiques ciblées pour réduire les émissions autres que les gaz d'échappement, les préférences des consommateurs pour une plus grande autonomie et une plus grande taille de véhicule pourraient donc entraîner une augmentation des émissions de particules dans les années à venir avec l'adoption de véhicules électriques plus lourds", avertissent les auteurs du rapport. Le style de conduite des automobilistes (vitesse, freinage) influence aussi largement le taux d'émissions du véhicule.
Les particules fines liées à l'usure des pneus ou des freins non prises en compte par les politiques publiques, malgré leur dangerosité.
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Actuellement, les politiques publiques ne prennent en considération que les émissions d'échappement. Les particules fines engendrées par l'usure des freins, des embrayages, des pneus et des revêtements routiers, ainsi que la remise en suspension de la poussière de la route, sont pourtant particulièrement toxiques chez l'homme, insiste le rapport. Plusieurs études au cours de la dernière décennie ont démontré leurs liens avec des infections respiratoires aiguës, des cancers du poumon et des maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques. De plus, souligne le document, les dommages sanitaires liés à ces particules "peuvent être disproportionnellement importants par rapport aux autres sources d'émissions de particules, car les niveaux d'émission les plus élevés ont tendance à être localisés dans les zones à plus forte densité de population".
Selon Walid Oueslati, économiste à l'OCDE et coordinateur du rapport, la pollution des freins, pneus et poussières du macadam jouera "un rôle central dans le futur". "Au niveau national, les politiques publiques doivent prendre en compte cette pollution. Et nous avons aussi besoin de coopération internationale sur ce sujet", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.
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