top of page

N°137 Maserati après la Fusion, de six soupapes par cylindre à l'électrique

Audric Doche Le 05 Janvier 2021

Maserati entrevoit la nouvelle décennie dans un groupe résultant de la fusion de PSA et FCA. Hybridation et voitures électriques feront partie de l'avenir d'une marque qui s'est pourtant illustrée par sa capacité à penser différemment. Le moteur de la nouvelle Maserati MC20.


Il est devenu presque normal de ne parler que de Ferrari lorsqu'il s'agit de marques italiennes de prestige, mais le cheval cabré n'a pas une histoire aussi longue que celle de Maserati. Fondé dans un contexte compliqué (Première guerre mondiale) par Alfieri Maserati, spécialisé alors dans la fabrication de bougies d'allumage, ce constructeur s'est régulièrement illustré sur ses 107 ans d'existence par des innovations mécaniques. Maserati l'artiste de la mécanique Dès les années 30, alors que la concurrence mise sur des moteurs toujours plus gros, Maserati contient les cylindrées et cherche à obtenir plus de chevaux dans un format plus compact. Il fallait inévitablement trouver des solutions originales pour compenser le différentiel de "taille" avec les rivaux.

Multisoupapes par cylindre, allumage, Maserati mise sur des évolutions, voire des révolutions pour tirer le maximum de moteurs ne dépassant souvent pas les 2.0 litres. L'apothéose de cette politique arrive dans les années 50 avec l'arrivée d'un certain Gioacchino Colombo, à l'origine du V12 Ferrari des 250. C'est à cette période que Maserati sort l'A6G (pilotée par Juan-Manuel Fangio en course, avec les bons résultats que l'on connaît), et ses déclinaisons merveilleuses telles que l'A6G/54 : imaginez qu'à cette époque, Maserati sort un peu moins de 170 ch d'un six cylindres en ligne atmosphérique de seulement 2.0 de cylindrée, chapeauté par deux arbres à cames. En 1954 ! Une puissance spécifique encore d'actualité aujourd'hui : le 2.0 atmosphérique Mazda Skyactiv X développe 180 ch.

Six soupapes par cylindre

Maserati a toujours eu du mal à conserver une santé financière et une stabilité satisfaisantes. Durant les années 80, la marque au trident - symbole de la fameuse fontaine "Neptune" de Bologne - est la propriété d'un riche industriel argentin, un certain Alejandro De Tomaso. L'intéressé scelle par la suite un accord avec Chrysler qui monte doucement au capital, notamment pour exporter des véhicules vers les Etats-Unis avec des caractéristiques adaptées à ce marché plus gourmand de gros cubes que de petits moteurs pointus et compacts.



Mais l'ADN de Maserati est toujours là. En 1984, la marque dépose un brevet d'un étonnant prototype de moteur. Nous sommes en décembre 1984, et le constructeur de Modène annonce le "6:36 Hi-Tech". Sous ce nom barbare se cache un V6 biturbo, mais dans la plus pure tradition Maserati, il doit être compact, et à haut rendement. Il ne cube donc que deux litres, mais développe la bagatelle de 265 ch. Pourtant, les deux turbos, refroidis par eau, ne soufflent pas fort : 0,8 bar. Mais alors, d'où vient cette puissance totalement inédite pour un tel moteur ?

D'abord par un taux de compression très élevé, mais aussi en partie... par les six soupapes par cylindres ! Vous connaissiez peut-être déjà les cinq soupapes par cylindres (Moteur "8V" chez Audi, V8 de la Ferrari F355...), voici donc une prouesse mécanique signée Maserati. En effet, plus le nombre de soupapes est grand, plus les contraintes en matière de coûts, de développement et de production d'un moteur sont en accord. Alors imaginez avec six soupapes par cylindres...

Six soupapes commandées par deux linguets spéciaux

Maserati avait trouvé une solution originale à un pr