N° 104 Malgré l'effondrement historique du marché automobile, l’occasion tient bon!
L’observatoire Cetelem estime que les ventes de voitures neuves ne retrouveront pas leur niveau d’avant-crise avant 2023 en France. Mais l’occasion devrait rebondir dès 2021.
Sans surprise, le marché de l'occasion s'est mieux maintenu en 2020 que celui du neuf.
L’industrie automobile a fait face à un "effondrement historique du marché" en 2020. Dans son étude annuelle, l’Observatoire Cetelem, organe de veille économique de BNP Paribas Personal Finance, estime que les ventes mondiales de véhicules légers neufs – incluant voitures particulières et utilitaires – vont chuter de 17% sur l’ensemble de l’année, à un point bas de 76 millions d’unités. Loin des 96 millions de véhicules vendus entre 2017 et 2018.

Un rebond est cependant attendu dès 2021, à 84 millions de voitures neuves – soit une croissance de 11% par rapport à 2020. Des constats valables pour le marché européen, et l’Hexagone. "La France va chuter à 1,6 million de ventes sur le véhicule particulier neuf cette année. On revient au milieu des années 1970. C’est un recul historique", précise Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem, lors d’une conférence de presse en ligne mardi 15 décembre. 1,1 million d’emplois menacés en Europe Au total, "le marché hexagonal ne retrouvera pas son niveau d’avant-crise avant au moins 2023", estime le spécialiste, malgré un rebond de 19% à un total de 1,9 million d’unités attendu en 2021. Un choc aux fortes conséquences économiques. Dans son étude, l’Observatoire estime qu’au moins 1,1 million d’emplois étaient affectés en Europe en avril 2020 par cette crise, dont 90 000 en France, le second pays le plus touché, mais loin derrière l’Allemagne. Outre-Rhin, près de 570 000 emplois seraient menacés par la Covid-19. Un calcul qui n’intègre que des "personnes directement employées par les constructeurs d'automobiles, de camions, de fourgonnettes et de bus". Mais qui inquiète d’autant plus que le passage au véhicule électrique fait planer, depuis quelques années, le spectre de coupes drastiques dans les effectifs de l’industrie automobile, et en particulier dans les pays européens. Le véhicule d’occasion résiste Mais dans cette tempête, un marché a démontré sa résilience en 2020 : celui de l’occasion. D’après l’Observatoire Cetelem, les ventes de véhicules d’occasion ne devraient se contracter en 2020 en France que de 5%, à un total d’environ 5,6 millions d’unités. "Le recours au marché de l’occasion a toujours été un mouvement naturel lorsque les temps économiques se compliquent. 2020 ne fait pas exception", est-il indiqué dans l’étude. Mieux encore, les ventes de voitures d’occasion devraient remonter à 5,8 millions d’unités dès 2021. "Ce rebond des ventes doit permettre de remettre le marché de l’occasion au niveau de 2019", détaille Flavien Neuvy. Une bonne tenue de ce marché qui explique notamment que l’un des axes de transformation de l’usine de Renault à Flins (Yvelines) repose sur le reconditionnement de véhicules d’occasion. L’électrique à la conquête du marché "L’occasion a toujours été un sujet de préoccupation pour les concessionnaires et les constructeurs. Il ne faut pas oublier que ce marché est deux fois et demi plus important en volume que le neuf. C’est considérable", rappelle Flavien Neuvy. Autre sujet de préoccupation évident : l’électrique. 17% des personnes interrogées par l’Observatoire Cetelem indiquent vouloir acheter un véhicule électrique à l’avenir dans le monde, et quasiment 30% un modèle hybride rechargeable. Des intentions d’achats qui se traduisent déjà dans les ventes. En France, la part de marché des véhicules 100% électriques a bondi à 6% selon l’Observatoire – contre 2% en 2019 – tandis que celle des hybrides a plus que doublé pour atteindre 14% – alors qu’elle n’était que de 6% en 2019. "La voiture électrique est entrée dans un cercle vertueux en termes de diffusion. Seul maillon faible : le nombre de bornes de recharge encore insuffisant aux yeux des utilisateurs", relève Flavien Neuvy.
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